Investissement locatif: le guide complet (mis à jour 2024)
90% des millionnaires le sont devenus grâce à l’immobilier. Investir en immobilier est l’un des meilleurs moyens pour construire un patrimoine. Le problème, c’est que c’est tout de suite un gros investissement qui peut faire peur, et qu’en général on se pose plein de questions qui nous empêchent de passer à l’action.
Dans cet article, je vous donne toutes les clés pour réussir votre 1er investissement locatif et je vous partage les chiffres de mon propre investissement locatif ainsi que tous mes apprentissages.
Pourquoi l’immobilier locatif ?
Les avantages de l’immobilier locatif :
- Contexte : la demande locative ne cesse d’augmenter pour des raisons démographiques mais aussi sociétales. D’ici 2050, il y aura +4 millions de foyers supplémentaires selon l’INSEE.
- Appréciation : selon la Banque de France, la valeur de l’immobilier détenu par les Français a doublée sur les 20 dernières années grâce à la progression des prix.
- Placement tangible : “Les années passent mais la pierre reste.” Un actif solide avec un rendement attractif.
- Anti-inflation : un placement indexé sur l'inflation (IRL : indice de référence des loyers).
- Revenus complémentaires : les loyers offrent une source de revenus réguliers.
- Préparer sa retraite : un placement adapté au long terme. Soit pour les revenus, soit pour avoir un toit. 67% des Français considèrent que c’est la meilleure façon de préparer la retraite.
- Effet de levier : l’immobilier locatif peut sembler moins attrayant au niveau des rendements, mais l’effet de levier change la donne !
Pour réussir son investissement, il est nécessaire de faire attention à plusieurs points.
1. Le choix du bien et de l'emplacement
Les 3 règles d’or : Emplacement, Emplacement, Emplacement
Si vous avez acheté une "poubelle" à Paris, vous allez le louer. Investir près de chez vous est souvent plus facile à gérer, et choisir une ville dynamique avec une bonne économie et un attrait touristique est crucial. Vérifiez le niveau de demande en regardant la durée des annonces ou en utilisant le site tensiomètre locatif.
Prix du bien
Vous pouvez renégocier le crédit après coup mais pas le prix ! Vérifiez le prix au m2 du bien par rapport à son secteur. Utilisez des sites comme le site de l’état DVF pour vérifier les valeurs foncières et Castorus pour suivre l'évolution des prix.
Qualité du bien
Faire venir une tierce personne pour avoir un autre avis est toujours bénéfique. Rester objectif et ne pas se baser sur un coup de cœur (réservé pour la résidence principale) est important. Pensez rentabilité.
Copropriété
Vérifiez la part de propriétaires dans la copropriété, les charges mensuelles et les comptes de copropriété. Consultez le rapport du syndic sur les derniers travaux effectués et ceux à venir, ainsi que le montant de la taxe foncière et de la taxe d’habitation.
Trouver le bien
Il n'y a pas de secret : il faut scruter les petites annonces et activer son réseau.
2. Calcul du rendement et de la rentabilité
Rendement
Brut → Pour calculer le rendement brut il suffit de diviser le loyer annuel par votre prix d’achat additionné aux frais de notaire.
Rendement BRUT = Loyer annuel / (prix + notaire)
Net → Pour calculer le rendement net, vous pouvez faire le même calcule que pour le rendement brut en déduisant les charges au montant du loyer annuel perçu.
Exemple de charges : travaux (provisionnez 0,5 % de la valeur du bien par an), taxe foncière, gestion locative par agence (6 % du loyer), assurance propriétaire non occupant (PNO).
Rendement NET = (Loyer annuel - charges) / (prix + notaire)
TRI
Pour calculer la rentabilité totale de l’investissement en prenant en compte tous les cash flows y compris la plus-value. Utilisez Excel ou les outils de Finary pour obtenir une analyse de votre investissement locatif.
Auto financement
L'autofinancement est un objectif essentiel pour tout investisseur immobilier. Cela signifie que les revenus générés par la location du bien couvrent l'ensemble des charges associées, y compris les mensualités du crédit, les taxes, les assurances et les éventuelles dépenses de gestion.
Pour atteindre l'autofinancement, il est crucial de bien évaluer les flux de trésorerie entrants et sortants. Par exemple, si votre bien génère un loyer mensuel de 600 € mais que vos charges mensuelles s'élèvent à 700 €, votre cash flow sera négatif de 100 € chaque mois. Cela signifie que vous devrez compenser cette différence avec vos propres fonds, ce qui n'est pas idéal.
3. Financement de l'investissement
Vous avez trouvé un bien dans la bonne zone, la bonne rue, le bon immeuble, avec une bonne rentabilité. Il va donc falloir passer au financement de votre investissement :
L’apport
Un apport consolide son dossier. Un apport minimal de 10% correspondant aux frais annexes liés à l'acquisition du bien est souvent nécessaire. Il est possible de faire sans apport en présentant un dossier très solide.
Vous pouvez consulter cet article pour voir quel salaire il vous faite pour emprunter
Durée
Entre 15 et 20 ans. Emprunter sur 25 ans en locatif est possible. Plus ce sera long, plus ce sera facile d’atteindre l’autofinancement.
Garantie Loyer Impayé (GLI)
Garantie le versement des loyers si votre locataire n’est plus en capacité de les verser. Personnellement, je ne l’utilise pas, on peut s’en passer si on choisit ses locataires avec soin.
Taux :
Au moment où j'écris cet article, les taux d'intérêt sont nettement plus élevés que les années précédentes. Si vous envisagez d'emprunter maintenant, je vous recommande de lire cet article pour comprendre le rachat de crédit, une option qui pourrait vous être très utile si les taux venaient à baisser.
Choisir son notaire :
Avant d’acheter, choisissez bien le notaire qui vous accompagnera. Faites-vous recommander quelqu’un et privilégiez les notaires nouvellement installés. Pourquoi ? Car ils sont motivés, impliqués (ce n’est pas un clerc qui s’occupera de votre dossier), modernes (l'email et les notaires, c'est pas toujours ca…) et réactifs !
Un mauvais notaire peut grandement ralentir votre projet. Un bon notaire vous mettra en garde sur des pièces manquantes, vous expliquera le processus de vente et facilitera la communication avec ses confrères. Bref, c’est un gars sûr.
4. Gestion locative
Sous-traiter ou gérer soi-même ?
Pour un premier bien, nous recommandons de gérer en direct. Cela vous permettra de vous faire la main et de voir les soucis remontés par les locataires. Sous-traiter affecte la rentabilité avec un mandat de gestion entre 6-12% HT des sommes encaissées en meublé. Vous pouvez donc gérer vous-même, mais à condition d’avoir du temps, d’être flexible et d’avoir les compétences ou d’être bien entouré.
Choisir son locataire
Privilégiez le site Dossier Facile et vérifiez l’authenticité d’un avis d’imposition sur le site des impôts.
5. Choisir son régime fiscal
Lors de l'investissement locatif, il est crucial de choisir le bon régime fiscal pour optimiser vos revenus et minimiser vos impôts. Voici une comparaison détaillée des principales options :
Louer en nu ou en meublé
Le choix entre la location nue et la location meublée dépend de plusieurs facteurs, dont le potentiel de rendement et les avantages fiscaux.
Dans le cas de la location meublée, nous considérons que nous sommes sous le statut avantageux du LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel).
Généralement, durant le temps de l’amortissement du bien en LMNP, on ne paie donc pas d’impôt sur les revenus de la location meublée.
Le rendement brut est généralement meilleur en location meublée. En location meublée vous pouvez surtout vous positionner sur des type de location à haut rendement comme les collocations et les Airbnb, j'ai d'ailleurs rédigé un article sur la location Airbnb pendant les JO de Paris 2024.
Et si on tient compte de la niche fiscale du LMNP, le rendement net est encore meilleur. Le meublé en LMNP est donc bien plus avantageux que la location nue.
Nom propre vs Société (SCI)
Stratégie recommandée :
Commencez en nom propre pour sa simplicité et sa fiscalité avantageuse, puis évoluez vers une SCI afin de dépasser le plafond de revenus LMNP et éviter le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP).
6. Mon investissement locatif
Passons à la pratique, je vais vous présenter mon investissement locatif réalisé début 2021.
L’achat
T2 situé à Chambéry, une ville où j’ai vécu. Le bien est occupé et meublé.
- Prix d’achat: 126.000€
- Frais d’agence: néant, je passe en direct avec un marchand de bien
- Frais de notaire: 10.600€
- Coût total de l'opération : 136.600€
Le financement
- Capital emprunté: 100k€
- Apport: 36k€
- Taux: 1,1% (Parait super aujourd’hui mais c’était totalement standard il y a quelques années)
- Mensualité: 550€
- Durée: 15 ans
La fiscalité
- Régime: LMNP au réel
- Compta: 300€/an
- Taxe foncière: 550€
Mise en location
- Loyer: 760€ (30% plus cher que la location nue)
- J’avais commencé à la louer environ 640€, puis j’ai ajusté le loyer à l’inflation à chaque changement de locataire (j’évite d’ajuster tant que le locataire ne change pas).
- Charges: 20€
Total: 780€
Certes cette opération était interessante, mais d’un autre côté j’ai eu des problèmes très concrets comme des soucis de toiture et des risques d’effondrement du bâtiment…
7. Immobilier défiscalisant
Investir dans l'immobilier défiscalisant permet de bénéficier de réductions d'impôts tout en participant à des projets de développement ou de rénovation. Ce n’est pas une option que j’ai choisie mais voici quelques dispositifs clés :
Loi Pinel
- Objectif : Encourager l'investissement locatif neuf.
- Avantage fiscal : Réduction d'impôt de 12% à 21% selon la durée de location (6, 9 ou 12 ans).
- Conditions : Bien neuf ou en état futur d’achèvement, respect des normes énergétiques, situé dans une zone éligible, loyers et ressources des locataires plafonnés.
Loi Denormandie
- Objectif : Rénovation de logements anciens dans les centres-villes dégradés.
- Avantage fiscal : Réduction d'impôt jusqu'à 21% de l'investissement total (prix d’achat + travaux).
- Conditions : Logement dans l'une des 222 communes éligibles, travaux représentant au moins 25% du coût total, location pendant au moins 6 ans après rénovation.
Loi Malraux
- Objectif : Restauration de biens immobiliers dans des secteurs sauvegardés.
- Avantage fiscal : Jusqu'à 30% des dépenses de restauration, plafonné à 400 000 € de travaux sur 4 ans.
- Conditions : Bien situé dans un secteur sauvegardé, travaux supervisés par un Architecte des Bâtiments de France, location pendant au moins 9 ans après travaux.
Monuments Historiques
- Objectif : Restauration de bâtiments classés ou inscrits comme Monuments Historiques.
- Avantage fiscal : Déduction de 100% des travaux des revenus fonciers, imputabilité des déficits fonciers sur le revenu global.
- Conditions : Bien classé ou inscrit, travaux approuvés par les autorités compétentes, engagement de conservation du bien pendant 15 ans.
Conclusion sur l'immo locatif
L'immobilier locatif est un investissement extrêmement intéressant pour se constituer un patrimoine et générer des revenus passifs. La France offre des conditions idéales pour se lancer : prêts à taux fixes et marché immobilier dynamique. Cependant, il faut avoir conscience que le processus est long et parfois fastidieux. Si vous n'avez pas envie de mettre les mains dans le cambouis, vous pouvez déléguer tout ou une partie de l'investissement à une société spécialisée type Investissement-locatif ou Beanstock.
Ma vidéo sur le sujet
Si vous voulez en savoir plus j’ai fait une vidéo dédiée sur le sujet :
FAQ
Quels sont les critères importants pour choisir un bien immobilier ?
Les critères importants incluent l'emplacement, la qualité du bien, le prix par rapport au secteur, et les aspects de la copropriété tels que les charges et les travaux à venir.
Qu'est-ce que le DPE et pourquoi est-il important ?
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) évalue la consommation énergétique d'un bien. Les passoires thermiques seront progressivement interdites à la location, il est donc crucial de vérifier ce point avant d'investir.
Comment calculer le rendement brut d'un investissement locatif ?
Le rendement brut se calcule en divisant le loyer annuel par le prix d’achat additionné aux frais de notaire.
Quelle est la différence entre la location nue et la location meublée ?La location meublée (LMNP) offre des avantages fiscaux tels que l'amortissement comptable, tandis que la location nue a un marché plus large mais des avantages fiscaux moindres.